Bien qu’il ne puisse pas être utilisé comme chauffage principal, notamment du fait des déperditions thermiques qu’il engendre, le vitrage chauffant peut présenter un certain intérêt lorsqu’il est utilisé à bon escient.

En plus d’éliminer « l’effet parois froides » des surfaces vitrées, il permet d’éviter la condensation sur les vitrages et ainsi de limiter voire de s’affranchir des systèmes de déshumidification et de l’habituel réseau de gaines et grilles de soufflage installées au pied des fenêtres. Au contraire de la ventilation, son fonctionnement est parfaitement silencieux.

Du fait de températures extérieures très basses en hiver dans les régions de grand froid (pays nordiques, habitats en altitude, …), le verre intérieur peut atteindre des températures de surface relativement froides. Les vitrages deviennent alors source d’inconfort.

A titre d’exemple, dans une ville comme Courchevel, la température moyenne quotidienne minimale lors des mois d’hiver est de -11°C avec des pics pouvant dépasser -20°C. À  ces niveaux de température, la température de surface intérieure d’un vitrage ITR peut descendre à environ 12°C.

Pour déjouer l’inconfort créé par des vitrages froids, l’utilisation du vitrage chauffant est une solution efficace. Utilisé en complément du système de chauffage principal du bâtiment, sa température portée à une valeur proche de celle de la pièce permet d’éliminer l’effet « paroi froide » et ainsi à l’occupant de pouvoir rester à proximité́ immédiate des fenêtres sans ressentir le froid extérieur.

Pour obtenir un bon environnement thermique et une température dans la pièce équilibrée et identique en tout point sans variation, tous les vitrages doivent être à la même température (proche de la température de consigne) et donc tous chauffants.

Dans les régions de grand froid (Canada par exemple), des plinthes électriques sont parfois installées sous les fenêtres afin de créer un « rideau thermique » à la fenêtre.

Pour un confort thermique optimal, la mise en œuvre de vitrages chauffants en complément d’un système de chauffage principal sol ou plafond peut dans des espaces fortement vitrés constituer un très bon moyen de chauffage d’appoint.

Le vitrage chauffant peut par exemple permettre, de répondre à un besoin ponctuel en chauffage lors des cas d’utilisation suivants.

Pendant la mi-saison lorsque cette dernière est fraîche :

• pendant ces périodes on peut éprouver le besoin de remettre ponctuellement le chauffage en fonctionnement,
• l’inertie du plancher chauffant ne permet pas ce mode de fonctionnement,
• les vitrages chauffants jouent alors le rôle de ‘’chauffage d’appoint’’.

Au démarrage du chauffage principal suite à un arrêt prolongé de celui-ci :

• du fait de l’inertie du plancher chauffant, le temps nécessaire à l’obtention de la température de consigne reste long (> 6 heures),
• les vitrages chauffants permettent de booster la montée en température de la véranda et d’atteindre ainsi plus rapidement la température souhaitée.

Du fait de son coût de mise en œuvre ce type d’utilisation de vitrages chauffants reste bien entendu très marginal.

Le vitrage chauffant peut être utilisé comme écran / cloison de séparation hygiénique (guichets d’accueil intérieurs par exemple). Le chauffage de la surface vitrée dans des conditions bien spécifiques permet de détruire certains virus et bactéries qui s’y seraient déposés (coronavirus par exemple).

Lorsque la face chauffante est orientée vers l’extérieur il peut constituer une solution de dégivrage / déneigement pratique, notamment sur les vitrages de toitures.

Pour les cloisons vitrées intérieures le vitrage chauffant peut aussi être une solution envisageable.

On oublie souvent que le vitrage chauffant est utilisé depuis plusieurs décennies dans l’aviation (A320 par exemple) et l’automobile. Dans l’aviation les fenêtres du cockpit et hublots ne sont pas seulement chauffées à des fins de dégivrage, mais aussi pour s’assurer que le matériau ne devienne pas fragile à mesure que la température diminue, conservant ainsi une flexibilité en cas d’impact avec des oiseaux.

Installé dans une tour de contrôle ou dans la cabine de pilotage d’un navire, il permet d’offrir une visibilité claire et nette quelles que soient les conditions météo.

Le plus grand projet de vitrages chauffants jamais réalisé est celui de la célèbre Bingmayong (armée de terre cuite) de l’empereur Qin en Chine. Milan Kovač, archéologue Slovène chargé de protéger la partie du site ouverte au public a eu l’idée novatrice de recouvrir les fosses renfermant les sculptures en terre cuite de vitrages chauffants. En plus de faire office de plate-forme d’observation pour le public, ces derniers, du fait de la chaleur qu’ils produisent, protègent les statues de l’humidité ambiante et empêchent la formation de buée. Les verres intérieurs restent ainsi propres et transparents et permettent aux visiteurs de continuer à bénéficier d’une vue remarquable.

Pour mener à terme ce projet d’ampleur, il a fait appel à Pierre Glorieux, déjà reconnu pour son expertise dans le domaine. Pierre et son équipe ont mené à bien l’étude et la réalisation, mettant en œuvre plus de 1500 m² de vitrages chauffants, pilotés par un contrôle commande de type industriel.

Achevé en 2006 l’ensemble reste d’une grande fiabilité.